Mieux comprendre le Vovinam-VVD

L’Art martial vietnamien est né avec l’histoire d’un peuple qui, au cours de son histoire, dut constamment lutter pour survivre. Grâce à sa situation géographique et à son esprit d’ouverture, le Viêt Nam a reçu et accepté tous les autres styles d’arts martiaux. Tout en conservant ses spécificités, l’art martial vietnamien a astucieusement adapté les meilleures techniques externes dans le sens de l’harmonie et du progrès. Le vovinam-viet vo dao est un art martial vietnamien fondé en 1938 par le Maître NGUYÊN LÔC. En ce temps, ce fut la première fois qu’un art martial était ouvert à tous sans restriction. Le but du Maître NGUYÊN LÔC était de former une jeunesse vietnamienne « forte » ayant un esprit lucide, critique et ouvert dans un corps fort pour être utile à la Patrie et à l’Humanité. Son vœux, avant de s’éteindre, était de répandre le Vovinam et son idéal à travers le Monde.
Le vovinam-viet vo dao enseigne la maîtrise du corps et de l’esprit, qui au final ne font qu’un. Il entretient et développe la force vitale non dans le but de devenir agressif mais de se dominer. Son objet n’est pas l’attaque mais la défense en cas de nécessité et plus qu’à la force physique, il fait appel à la force mentale, invitant les pratiquants à élargir le champs du moi à celui beaucoup plus enrichissant de la générosité. Le vovinam-viet vo dao enseigne aussi que dans la vie il faut savoir être souple et ferme, proche et distant, personnel et solidaire selon les circonstances. Ainsi, le vovinam-viet vo dao apprend plus à savoir maîtriser une situation qu’un adversaire. C’est une discipline au sens noble du terme qui oblige ceux qui la pratiquent à s’élever en faisant sans cesse le lien entre la théorie et la pratique, la pensée et l’action.

Historique de l’art martial vietnamien

Durant l’histoire du Viêt-nam, depuis les rois Hung, à travers plus de 4000 ans, les ancêtres vietnamiens utilisèrent des techniques de combats pour sauver leur pays des invasions et autres massacres. Ces techniques de combats avaient un aspect plutôt rudimentaires et misaient surtout sur les capacités naturelles de l’être humain comme la force et la combativité. Ce n’est qu’au IIème siècle sous la dynastie des An Duong Vuong que le Võ Vietnamien entra dans sa phase de structuration avec la mise en place de combat à mains nues se déroulant le jour comme la nuit. Bien que réservé aux castes de la noblesse, le Võ Vietnamien s’est développé chez les paysans. C’est d’ailleurs pour cela que la plupart des armes utilisées dans le Vovinam aujourd’hui sont d’origine paysanne (exemple : le porte panier s’est transformé en bâton).
L’art martial n’est pas l’oeuvre d’un seul homme mais la création d’un peuple tout entier, le peuple vietnamien. Il est donc difficile de préciser la date de sa création. Cependant, on s’accorde à en attribuer la tâche à l’Empereur HUNG-VUON G 1er. Il est dit que sous la dynastie des HUNG-VUON G (2879-258 av. J.C.) l’art martial vietnamien ainsi que la médecine traditionnelle se sont structurés en même temps que la philosophie.

Naissance du Vovinam-VVD

En 1938, le grand Maître NGUYÊN LÔC (1912-1960), qui y a consacré toute sa vie, a su rassembler, codifier et faire jaillir de l’oubli les connaissances et le patrimoine martial vietnamien millénaires pour donner naissance au vovinam-viet vo dao. Dès lors, le vovinam-viet vo dao continue d’écrire son histoire, il a dépassé les frontières du Vietnam et se développe un peu partout dans le monde…

Les dates clés

2897 – 111 av. J.-C : formation des techniques de base.

2879 av. J.-C : fondation officielle du Vi?t Võ Ð?o (VVD) par l’Empereur Hung Vuong. Le VVD a principalement évolué avec son peuple et ses batailles. Devant l’imposante puissance chinoise et malgré les invasions et les occupations étrangères, le Vietnam a su préserver son identité en se servant de son art par le biais de guérillas. Le peuple a du combattre durant des siècles un voisin très expansionniste et s’est adaptée à toutes les situations de combat rapproché. Luttant contre un ennemi le plus souvent installé sur son territoire, la guérilla devait se montrer rapide, efficace et discrète en se servant de la nature pour attaquer et surprendre. L’histoire des guerres avec la Chine a donc été déterminante dans la mesure où elle a marqué et enrichi le VVD notamment en intégrant progressivement des armes (au départ le couteau, le sabre, le bâton puis des armes plus complexes comme la hallebarde) et des techniques telles que les ciseaux volants qui proviennent directement de cet héritage guerrier.

111 av. JC – 936 : élaboration des théories propres au VVD avec une forte emprise de l’art militaire.

936 – 1527 : apogée de l’art martial vietnamien, sophistication des techniques, énoncé des fondements philosophiques.

1527 – 1802 : division dans l’enseignement.

1802 – 1938 : affaiblissement de la pratique.

Depuis 1938 : renouveau du VVD et développement mondial du Vovinam sous l’impulsion du Maître fondateur Nguyên Lôc qui a su codifier le patrimoine martial vietnamien dispersé au cours des âges.

1964 à nos jour : développement mondial du Vovinam-Vi?t Võ Ð?o – un épanouissement large et universel.